Benjamin Franklin Papers

To Benjamin Franklin from Henri Serre, 29 May 1778

From Henri Serre4

ALS: American Philosophical Society

Genêve le 29 May. 1778

Monsieur

Pardonnez la liberté que je prends, mais je ne crois pas pouvoir mieux m’adresser, pour m’éclaircir sur un sujet tel que celui-ci; votre sisteme sur l’életricité explique parfaitement tous les phenomênes qu’elle nous présente. Cependant, Monsieur, je me trouve arreté quand je veus éssayer d’expliquer les effets de l’électrophore de Mr. Volta5 par le moyen de votre électricité positive et négative. Cette éxperience est certainement fondée sur les mêmes principes qui expliquent si bien les effets de la bouteille de Leide; cependant je ne comprend pas bien pourquoi apres avoir frotté la résine de l’électrophore et excité ainsi son électricité, l’on ne peut éxciter d’étincelle de la plaque de métal que l’on pose dessus et que l’on élêve ensuite à une certaine hauteur, si l’on ne tire auparavant une petite commotion en touchant en même tems la plaque inferieure et la superieure tandis que cette derniere est en contact avec la résine. Je concois bien qu’un des cotés s’electrise positivement et l’autre negativement, et que cela donne lieu à la petite commotion que l’on ressent en touchant en même tems les 2 plaques. Je concois bien encore que si l’on élêve la plaque superieure sans l’avoir touchée l’on ne tirera point d’étincelle parce que l’électricité reste toujours attachée à la surface de la resine d’ou elle ne se détache qu’autant qu’on fasse subir, au coté inferieure et dont l’électricité est contraire à celle du superieur, des effets analogues, en vertut de cette régle que vous avez si bien demontrée que dans l’expérience de la commotion une surface ne peut se charger ou se décharger, qu’en raison de ce que la surface opposée se décharge ou se charge; mais pourquoi tire-t-on une étincelle si brillante lorsqu’apres avoir tiré la petite commotion et élevé la plaque superieure on en aproche la main ou tout autre corp simpatélectrique[?], dira-ton que l’équilibre ne s’est pas parfaitement retabli et qu’il reste encore quelque peu d’électricité dans la surface supérieure? Mais si cela etoit ainsi et que l’on suppose qu’il reste encore une petite commotion on ne devroit point pouvoir éxciter d’etincelle apres avoir élevé la plaque par la même raison que l’on en tire point lorsque l’on éleve cette même plaque sans l’avoir touchée dans le tems qu’elle est en contact avec la resine, les choses étant restées dans le même etat au degré de force prés; daignés, Monsieur, si vos occupations vous le permettent, me donner quelque lumiere sur les causes de ce phenomêne. Je suis en attendant Monsieur Votre tres humble et três obeissant serviteur

Henri Serre

P.S. Mon adresse, Monsieur, est simplement Henri Serre à Gêneve

Addressed: A Monsieur / Monsieur Franklin / A Paris

Endorsed: Henry Serre à Geneve / Electrophore

Notation: Geneve 19 may 1778.

[Note numbering follows the Franklin Papers source.]

4The writer gives only Geneva for address; he must have thought that there was no one else of the name with whom to confuse him. In that case he may have been the schoolmate of Albert Gallatin who later ran away with him to America, and was more a romantic, to judge by what little is known of him, than the budding scientist that this inquiry might indicate. Two years later, when the youngsters were on their way to the United States, the duchesse d’Enville got them an introduction from BF that spoke of their distinguished families: BF to RB, May 24, 1780, APS. Serre’s career in the New World, unlike Gallatin’s long and distinguished one, ended in 1784 when he died of fever in Jamaica. See Henry Adams, The Life of Albert Gallatin (Philadelphia, 1879), pp. 18, 46, and passim.

5Above, XXIII, 10–11.

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