George Washington Papers
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To George Washington from Paul-François-Jean-Nicolas, comte de Barras, 9 June 1781

a Newport Le 9 Juin 1781

Monsieur

J’ai reçû la Lettre que votre Excellénce m’a fait L’honneur de m’ecrire en datte du quatre de ce mois. J’ai dans l’instant fait assembler un Conseil de Guerre, ainsi que votre Excellénce a temoigné le desirer: J’ai L’honneur de Vous en envoyer Le resultat. Je Pourrois ajoutter aux motifs qui ont decidé les membres du Conseil 1o que la rade de Boston ne Laisse pas d’avoir des inconvennients pour La Station de L’Escadre elle seroit bien moins en sureté a la rade de Nantaket qu’a celle de Rodhes island, ou il faudroit beaucoup de troupes pour garder Les isles qui L’entourrent. 2o Si L’Escadre du Roi occupoit Le moüillage pres du fort, les Ennemis pourroient venir prendre celui de Nantaket, et il ne seroit plus possible d’entrer ni sortir de celui de Boston. 3o Les Ennemis etant occupés a veiller aux mouvemens que peut faire L’Escadre en Station a Rodheisland, le port de Boston est Libre, l’on peut tirer de la partie du Nord de L’Amerique ce quelle peut fournir pour les besoins, les convois venant de france y atterent avec sureté, ce qui ne pourroit être, si L’Escadre y étoit en Station. il est a presumer que L’Escadre Angloise se porteroit dans cette partie, et couperoit toute communication ainsi que L’amiral Byron fit Lorsque L’Escadre comma[ndé] par M. D’Estaing y relâcha.

J’aurois bien desiré pouvoir informer votre Excellénce, avant La Tenue du premier conseil, mais J’etois pressé par Les circonstances; il falloit ou mettre sous voiles pour aller a Boston au quel cas Je pouvois retarder le depart de L’armée de terre, M. Le Comte de Rochambeau m’ayant donné 900 hommes des troupes pour completter les Equipages, ou prendre le parti dans L’instant de rester a Rhodeisland, etant persuadé que L’Escadre y est en surete. Je suis, Monsieur, avec un respectueux attachement de Votre Excellénce Le Tres humble et Tres obeissant Serviteur

barras

Je viens d’apprendre dans L’instant que le convoi que J’attendois de france est arrivé en entier et sans accident a Marble head.

Je fais mon compliment a Votre Excellence sur l’arrivée de L’alliance et sur ses succes dont M. Le Comte de Rochambeau va sans doute vous faire part.

DLC: Papers of George Washington.

Enclosure

8 June 1781

Séance du Conseil tenu à Bord du Vaisseau du Roy Le Neptune le 8. Juin 1781.

Son Excellence Le Général Washington ayant marqué à M. Le Comte de Barras, qu’aprés avoir pris connoissance des délibérations du Conseil tenu à Bord du Duc de Bourgogne le 31. mai. Il recommande encore le parti de conduire l’Escadre à Boston, comme un port plus Sûr dans toutes les circonstances possibles, que Newport ne peut l’être, après que la partie principale de l’armée françoise en aura été retirée, et qu’il désire que cette affaire soit remise en délibération; M. Le Comte de Barras a demandé qu’il fût assemblé un nouveau Conseil composé des principaux officiers de l’Escadre et de l’armée pour considérer une seconde fois cet objet.

Le Conseil assemblé et les deux premieres propositions de la Seance du 31. mai ayant été remises en délibération, on a persisté unanimement dans ce qui y avoit été arrêté, et cela par les motifs précédament exposés, auxquels on joindra les considérations suivantes, afin de mettre son Excellence en état de juger d’un coup d’oeil de ce qui s’est passé relativement à cet objet.

A peine Le Comte de Barras fût-il arrivé à New-yorck que le Comte de Rochambeau et lui desirerent d’avoir une entrevue avec Son Excellence pour lui faire connoitre les moyens qu’il étoit en leur pouvoir d’employer, et savoir quelles seroient ses intentions en conséquence de cette communication. Mais le Delai et l’arrivée du Convoi et la crainte que l’Escadre ennemie, qui étoit sortie de New-york n’entreprit sur ce Convoi, le décida à sortir lui même. Comme il devoit mettre à la voile le même jour que le Comte de Rochambeau partoit, il le pria de porter à Son Excellence ses opinions sur l’usage des forces de Mer, et l’en fit dépositaire. Son Excellence jugeant que la nécessité de faire agir les forces de terre, soit pour attaquer New york, soit pour operer une puissante diversion en faveur du Sud, devoit décider à la séparer de l’Escadre; il fut conclu en même tems que d’après les ordres du Roy celle ci feroit voile pour Boston, où elle seroit plus en sureté qu’à New yor[k.]

Il étoit clair que l’objet de Son Excellence étoit d’opére[r] une diversion avec les troupes de terre, et que la destination de l’Escadre étoit une affaire de précaution et même un sacrifice momentané du concours des forces navales, au plan d’operations qu’on se proposoit.

Mais les nouvelles qu’on a reçues depuis de l’affoiblissement de la garnison de New york et de la tendance de tous les efforts des ennemis vers le Sud, ayant diminué considérablement les probabilités d’une attaque sur Rhode Island et le desir extrême qui anime tout ce qui compose les forces françoises en Amerique pour concourir également et efficacement au bien de la cause commune, ont donné lieu à de nouvelles reflexions. On [a] pensé que l’[Espece] de retraite de l’Escadre dans le Port de Boston, tandis que les troupes de terre marcheroient à New-york, pourroit paroitre aux Ennemis une démarche contradictoire et affoiblir l’effet qu’une marche offensive par terre devoit produire. D’après ces reflexions on a jugé que le départ des troupes de terre étant décidé p[ar] son Excellence, celui de l’Escadre ne pouvoit avoir pour objet aucune connexion nécessaire avec le plan proposé par elle; mais une simple précaution que la Prudence seule indiquoit Cette précaution n’étant plus jugée nécessaire par la Marine du Roy, Elle a désiré elle même de ne pas être un obstacle au sisteme général de la Campagne, auquel elle espere concourir par son sejour à New port dans ce moment ci, et plus encore par la facilité qu’elle trouvera à agir plus promptement, aussitôt que les secours qu’on a lieu d’espérer seront arrivés. Le Seul obstacle qui pourroit S’opposer à cette nouvelle preuve de zéle de sa part, tenoit de quelques articles contenus dans des instructions toujours respectables; mais dont la datte ancienne et la distance où l’on se trouve d’Europe, pourroient autoriser la modification, c’est pour s’affranchir de cette entrâve que le Comte de Barras a désiré d’assembler un Conseil de guerre; non pour proposer des plans différens de ceux qui ont été arrêtés à Weathersfiel[s], mais pour s’autoriser à y concourir d’une maniere plus noble et plus efficace.

Ce Conseil de guerre en opinant unanimement pour l’avis le plus ferme et le plus utile, paroit remplir le double objet de donner une libre carriere au zéle de deux Généraux françois et de rassurer la délicatesse de son Excellence, à laquelle sans doute on doit attribuer le désir qu’elle a montré de soumettre encore une fois l’objet de ses Délibérations à l’examen d’un Conseil de guerre. Ce Conseil n’a pas jugé que l’Escadre seroit compromise à New port. Mais quelque fois la Justesse de son opinion, son Excellence la pourra toujours considérer comme un pur mouvement de son zéle, qu’elle ne pourra pas craindre d’avoir désirée ni provoquée.

A Bord du Vaisseau du Roy Le Neptune le 8 juin 1781.

aussi signé

Le chevalier de Marigny chadeau de la clochetterie Le [Gardeur] de Tilly Le [Mer] de Laval [Dlauzun] Meville [Vr]omeuil [Vr]omeuil La Villebrune Le Chevalier de [Medenc] Le Chevalier de Lombard M La Grandier Destouche Custine Choisy Le Cte de Rochambeau Le Chevalier de Chatellun Barras

certifie conforme a L’original par nous major de Lescadre

M Grauchain

Translation

At a Council held on Board the Neptune the 8th of June 1781

His Excellency General Washington having signified to the Count de Barras, that after having considered the deliberations of the Council held on Board the Duke de Burgogne the 31st of May, he again recommended the conducting the Squadron to Boston as a port more safe, under all possible circumstances, than Newport could be after the principal part of the French Army shall have been withdrawn, and that he desired that affair might be again taken into consideration. The Count de Barras has demanded a new Council to be assembled composed of the principal officers of the Navy and Army to consider the matter a second time.

The Council assembled, and the two first propositions of the meeting of the 31st of May having been again deliberated upon they unanimously persisted in what had been before determined upon, and that for the reasons before addressed, to which they have added the following considerations, that His Excellency may be enabled to judge at one view of what passed relative to the matter.

Scarcely had the Count de Barras arrived at Newport when the Count de Rochambeau and himself desired to have an interview with His Excellency to make him acquainted with the means which they had it in their power to employ and to know what would be his intentions in consequence of that communication. But the delay of the arrival of the convoy and the fear lest the squadron of the enemy, which had gone out of New York, should make an attempt upon that Convoy, determined him to go out himself. As he was to set sail the same day upon which the Count de Rochambeau departed he requested him to carry to His Excellency his opinions upon the uses of the Marine force, and made him his Proxy. His Excellency judging, that the necessity of acting with the land forces either for the attack of New York, or for a powerful diversion in favor of the Southern States, required their separation from the squadron, it was concluded at that time, that, after the orders of the King, it should sail for the port of Boston where it would be in more security than at Newport.

It was clear that the object of his Excellency was to make a diversion with the land forces and that the destination of the Squadron was an affair of precaution and a momentary sacrifice of the aid of the Naval forces to the plan of operations which he had proposed.

But the intelligence which has since been received of the weakening of the Garrison of New York and of the tendency of all the efforts of the enemy towards the South having considerably diminished the probability of an attack upon Rhode Island and the extreme desire which animates all those who compose the French force in America to assist equally and efficaciously the common cause, have given rise to new Reflections. They have thought that the kind of retreat of the Squadron into the port of Boston while the land Army is marching towards New York would appear to the enemy a step very contradictery of what an offensive movement by land might to produce. After these reflections they have judged that, the departure of the land forces having being determined upon by His Excellency, that of the Squadron cannot have.

That precaution being no longer as judged necessary by the Marine of the King, they are desirous of not being an obstacle to the general System of the Campaign, to which they hope to give aid by their stay at Newport, and more so by the facility with which they can act as soon as the succours which they expect from France arrive. The sole obstacle which can oppose doubt to this new proof of Zeal on their part arises from certain Articles contained in some instructions, always respectable; And of which the old date and the distance at which we are from Europe may justify us in modifying. It is to release himself from those shackles that the Count de Barras has called a Council of War, not to propose plans different from those which have been fixed upon at Wethersfield, but to authorise himself to aid them in a manner more noble and more efficacious.

This Council of War in Voting unanimously for measures the most firm and most useful, appear to have fulfiled the double object of giving a free Carreer to the Zeal of the two French Generals and to encourage the delicacy of His Excellency to which without doubt ought to be attributed the desire which he has shown of submitting his judgment to the examination of a Council of War.

The Council have judged that the Squadron is not to be hazarded at Newport. But however just [the] opinion may be his Excellency will always considered it as the pure effect of their Zeal.

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