Comme vous m’avez permis L’honneur de vous parler J’espere que vous me pardonnerez la Liberté que je prens de vous ecrire pour implorer votre generosité car je suis dans une position bien malheureuse et dans l’impossibilité de fournir aux besoins de ma pauvre famille, n’etant plus capable de travailler, Je crois bien que Mr. Prior Le chef de notre expedition vous aura instruit du mauvais succez de notre voyage et je pense qu’il aura dit la Verité, mais moi que me trouve actuellement estropié et selon toute apparence pour le reste de mes jours car depuis Le Neuf Septembre que les Ricaras m’ont donné deux balles à travers du corps, j’ai resté plus de deux mois sans pouvoir me remuer et actuellement je souffre beaucoup. J’espere de votre générosité j’oserois même dire de Votre justice que vous voudrez bien m’accorder une gratification qui puisse me mettre à même de pourvoir a ma famille qui manque de tout, Je vous demande encore en grace de vouloir bien me renvoyer chez les Mandanes pour que je puisse remettre mes enfans aux parens de leur mere qui en auront soin après moi, mais Vous voyez, President, que les sauvages ne porteront respect au Pavillon des Etats Unis que lors qu’il sera soutenu par une force Suffisante, J’ai fait ainsi que Mr. Auguste chouteau fils et Dorion tout ce qui a été en mon pouvoir d’abord pour etre amis avec les sauvages ensuite pour nous deffendre contre eux et mes blessures ne m’ont point empeché de tirer plus de quarante coups de fusils et de reprendre La médaille que Le matin même Mr. Prior avoit donné au chef qui a commencé L’attaque et L’a jetté avec mepris a nos pieds, Dieu merci je me suis sauvé et c’est ce que je ne concois pas encore, environ sept cent sauvages presque tous armés tirant sur la barge de Mr. Auguste chouteau où J’etois et a trente pas de distance enfin nous n’avons eu que quatre hommes de tuez et cinq de blessez. M Prior a été plus heureux ayant poussé au large dès le Commencement parce que le chef mandane etoit dans sa barge il n’a eut que trois hommes de blessez. Les Ricaras sont jaloux du Retour du chef Mandane et veulent le faire perir mais j’espere que vous nous donnerez du monde comme il faut et que nous irons les punir et passer en maitres.

Je me recommande a vous, Monsieur Le President, et vous suplie de prendre en consideration La position de votre supliant estropié et hors d’etat de travailler pour avoir obéi a vos desirs en descendant avec le Capn. Lewis et qui est et sera toujours pret a Sacrifier Le reste de sa Vie a Votre Service.

J’ai l’honneur d’etre avec le plus profond respect Monsieur Le President Votre tres humble et obeissant serviteur